Du
1er janvier au 1er janvier
Résidence Artistique à Marseille
La résidence Pytheas, véritable bourse de création, permet chaque année depuis 3 ans à deux artistes de la région Sud d’entamer, de poursuivre ou de terminer une recherche personnelle en photographie. En 2021-2022, Guillaume Chamahian et Martine Dawson ont ainsi pu développer des travaux assez radicalement différents : une déambulation subjective entre l’espace urbain et l’espace intime pour l’une ; une véritable anthropologie des images sous la forme d’un triptyque vidéo pour l’autre.
Guillaume Chamahian
Guillaume Chamahian né en 1975 est un artiste autodidacte. Il fait partie du réseau Documents d’Artistes PACA. Son travail est représenté́ par la galerie Lhoste Art Contemporain (Arles) et par la galerie Analix Forever (Genève). Il a fondé et dirigé le festival Les Nuits Photographiques à Paris, événement dédié aux nouvelles formes d’écritures photographiques.
Paul Ardenne, critique et Historien de l’art, écrit à propos de son travail : « Guillaume Chamahian a développé́ une œuvre singulière, particulièrement originale, à la croisée de la photographie documentaire, de l’art conceptuel et de l’art de dénonciation politique et d’investigation. Son domaine de prédilection est la relation collective aux images issues de l’univers politique, dont sa photographie, fréquemment accompagnée de commentaires ciblant précisément leur objet, se saisit pour en permettre une relecture distanciée. Un artiste du réel, de ses représentations et de leurs traitements et retraitements. » Aujourd’hui l’artiste quitte - provisoirement - le champ des conflits pour se pencher sur le paradoxe entre l’absurdité de notre existence et sa puissance mystique. Déjà prégnant dans les thèmes énoncés auparavant, la question de la place de l’Homme dans l’histoire universelle (la notre donc la sienne) est un rapport au monde, à l’espace et au temps qu’il invite, qu’il interroge.
« Quand on avale il se produit un grand tumulte est une installation vidéo accompagnée en Live de la musicienne Lady H. L’installation se présente sous la forme d’un triptyque vidéo où l’ordre et la durée des images sont définis aléatoirement par un programme. C’est une anthro¬pologie des images, une sorte de tes¬tament visuel, un large corpus d’images qui convoquent la mythologie, l’histoire, la cosmologie, la science, l’art, les vies microscopiques, notre monde contem¬porain ; en somme « la nature » au sens commun du terme. Tisser une constel¬lation entre notre mémoire individuelle (images intérieures) pour interroger la mémoire collective (images extérieures).
Il existe aujourd’hui 1200 images mais la production continue jusqu’à épuisement, essoufflement. »
- Guillaume Chamahian
©Guillaume Chamahian
Martine Dawson
Martine Dawson est née à Paris en 1988. Aujourd’hui basée à Marseille, son travail photographique prend la forme d’un documentaire qui souhaite intégrer à ses récits l’imaginaire, ainsi qu’une dimension sentimentale et personnelle.
Influencée par une première formation en géographie, la question de la construction de l’identité en lien avec un territoire est centrale dans son travail. Ainsi, elle conduit des projets qui prennent le temps de s’ancrer dans des espaces donnés (Le Nord, Sonnette avec Melissa Boucher, Everyone seemed to be dancing out their own loneliness).
Dans l’envie d’explorer différentes formes narratives et de poser la question de la subjectivité, elle construit des projets hybrides, qui associent parfois des images et documents d’archive à sa propre production photographique.
Depuis 2013, elle participe à de nombreux festivals et projets collectifs qui lui permettent d’exposer son travail dans différentes villes en France et à l’étranger. En 2019, elle obtient la bourse de soutien à la photographie documentaire du Cnap, et en 2021, elle publie son premier livre monographique, Parfois il pleut sur les îles orange vertes bleues.
Rêves récurrents d’orques.
« Je fais des photographies de la ville la nuit, comme une excuse pour une errance sans but, comme pour me réapproprier des espaces qui me semblent interdits.
Je fais des photographies des corps, de l’intimité, pour ouvrir un espace d’échange sur nos vécus et nos imaginaires, repenser ensemble nos regards et nos modes de représentation.
Collection entremêlée, la série Rêves récurrents d’orques propose de déambuler entre la ville et l’intime, deux espaces qui nous apparaissent de manière discontinue. Leurs éléments morcelés révèlent la tension entre intérieur et extérieur, qui conditionne nos gestes et nos trajectoires, et impacte nos corps de femmes, tantôt contraints, tantôt impatients, en nous rappelant que les usages de l’espace sont toujours différenciés. »
- Martine Dawson
©Martine Dawson
Visuel : ©Martine Dawson