Projection de courts-métrages « Depuis les tribunes » - 16 janvier
En écho à l’exposition Performance, le Centre Photographique Marseille, en partenariat avec l’École nationale supérieure d’architecture de marseille - ENSA•Marseille, vous invite à une soirée de projection le jeudi 16 janvier 2025 à partir de 18h.
La programmation débutera par un film de Yassine Boussaadoun et un temps d’échange avec l’artiste ; suivie de 4 films issus de la commande "Depuis les tribunes" et d’une discussion avec l’enseignant et programmateur Nicolas Feodoroff.
Lancée en 2022 par le Centre nationale des arts plastiques, en partenariat avec l’association nationale d’éducation aux images L’archipel des lucioles, la commande "Depuis les tribunes" invitait des artistes auteurs évoluant dans le champ de l’image animée à se saisir de la thématique du sport, avec une attention particulière portée sur ses dimensions sociétales. Les lauréates Cecilia De Arce, Ludivine Large-Bessette, Marion Lasserre et Esther Megard ont chacune proposé et produit un projet en lien avec un territoire et un équipement sportif, son cadre spécifique, son écosystème et son hors-champ.
Informations pratiques :
Projection de courts-métrages « Depuis les tribunes »
Jeudi 16 janvier 2024 à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de marseille – ENSA Marseille
IMVT, 2 place Jules Guesde, 13003 Marseille
Entrée libre sur inscription obligatoire
PROGRAMMATION
Yassine Boussaadoun (La Seyne sur mer, 1989)
Championnat départemental d’éternuement, 2024
De la série La Cinémate(c), 2021/2024
Vidéo-performance 16:9 - 23’04’’
Collection du Centre national des arts plastiques
Et si tous mes sujets n’étaient que des simulations de fond ? S’interroge l’artiste, et sportif de haut niveau, Yassine Boussaadoun. Lors de l’épidémie de Covid 19, faute de pouvoir réaliser des performances dans l’espace public, il conçoit et réalise des « sports imaginaires ». Ces films courts reprennent l’esthétique, familière et divertissante, du sport-spectacle télévisuel. Générique, habillage graphique et sonore, bandeaux, logos des fédérations et codes couleurs, commentaires en voix off, tout y est, mais les actions loufoques qui se déploient à l’intérieur de ce dispositif bousculent les formes établies. Leurs noms annoncent la nature des performances : Marathon de coucou, Relais d’objets insolites, Tour des poètes, Championnat départemental d’éternuement.
Cecilia de Arce (Toulouse, 1993)
Niveau zéro - Histoire de nul·es en sport, 2023
Vidéo, couleur, son - 24’33’’
Collection du Centre national des arts plastiques
Comment forme-t-on les regards à juger d’un corps, à le trouver attirant, ou du moins admirable, lorsqu’il est en mouvement ? Comment détacher la pratique sportive de la sexualisation et de l’injonction à la performance ? Plus en général : comment faire du sport une pratique « neutre », l’équivalent d’une action comme « manger » ou « boire » ? Pour tenter de répondre à ces questions, Cecilia de Arce investit un local de vestiaire des Cadets de Bretagne, à Rennes, en le transformant en un « musée des traumatisme sportifs ». Elle utilise cet espace pour y accueillir et rencontrer des personnes ayant vécu comme elle un sentiment d’exclusion et de marginalité au cours de leurs vies, en relation à leur rapport à l’activité physique et sportive, et ainsi constituer une sorte de communauté, laissant à chacun l’occasion de se dévoiler et construire un récit sur eux et avec eux.
« Pour les faibles, les lent·e·s, les pas flexibles, les fragiles, les douillet·te·s et les trop prudent·e·s. pour les habitué·e·s des points de côté, les abonné·e·s aux cuisses qui frottent, à la sueur qui brouille la vue, à la peau rougeaude ou au teint livide, au souffle court et aux hauts le cœur » précise l’artiste.
Ludivine Large-Bessette (Fontainebleau, 1987)
Tenir la ligne, 2024
Vidéo, couleur, son - 18’
Réalisée au vélodrome André Pétrieux, Roubaix (Nord, Hauts-de-France)
« Ce film traite par le biais du sport de l’injonction à la performance. En mélangeant course, danse, ainsi qu’un monologue écrit en collaboration avec des jeunes de Roubaix sur leurs propres vécus aux injonctions qui les entourent, ce projet creuse sur toute l’ambivalence et la difficulté de notre obsession de l’efficience. » Ainsi, l’artiste décrit le protocole d’écriture qui a prévalu à l’origine du projet.
Tenir la ligne est un long plan séquence d’une jeune femme courant de manière chorégraphiée et nous délivrant un monologue aux voix multiples, construit à partir de témoignages de jeunes hommes sur la difficulté des attentes et des stéréotypes qu’on attend d’eux.
De la performance irréalisable fait place la sensibilité, l’humilité, les difficultés et spécificités individuelles qui s’agitent dans ce moule impossible à contenter. L’injonction première à remplir une performance se transforme en autre chose : un plaisir à prendre sa place, la découverte de pouvoir construire sa propre course singulière et d’affirmer sa complexité.
Marion Laserre (Suresnes, 1993)
Décorps, 2023-2024
Vidéo, couleur, son (en boucle) – 4’5’’
Collection du Centre national des arts plastiques
Décorps est un court-métrage expérimental en 3D qui évolue en fonction de l’entraînement quotidien des athlètes. L’œuvre prend la forme d’un film en 3D visuellement et auditivement immersif, utilisant des images, des couleurs, des sons et des séquences dérivées de capteurs biométriques et des données d’entraînement des athlètes du centre d’arts martiaux Thiêu Lâm, à Blagnac. Décorps explore la relation entre l’activité physique, la pratique mathématique et la transformation des données en une expérience cinématographique sensorielle. Pour ce faire, le projet propose d’extraire des données issues de l’entraînement quotidien de sportifs à l’aide de capteurs biométriques et de les transformer en matériel exploitable à la création d’un film : à travers des capteurs de mouvements : mouvements sportifs retranscrits en animation 3D, des capteurs rythme respiratoire pour le son. Casques EEG (activité électrique du cerveau) pour le montage, et une caméra thermique pour l’étalonnage.
Esther Megard (Paris, 1986)
Sur le fil, 2023-2024
Vidéo, couleur, son – 14’
Réalisée au club de boxe anglaise « Don’t Panik Team », Le Havre (Seine-Maritime, Normandie)
Collection du Centre national des arts plastiques
Sur le fil raconte l’intime de la vie d’un club de boxe anglaise au Havre, par le biais d’images réalisées à la broderie ensuite animées par montage stop motion, auxquelles s’ajoutent les sons, les bruits et les voix des sportif.ves qui fréquentent quotidiennement le lieu et apportent leur témoignage. L’artiste se sert ainsi de l’aspect minutieux et doux du tissu et de geste de broder des images à la main pour activer
Légende Visuel : Sur le fil, d’Esther Megard - Commande du Centre National des arts plasqtiques, 2023, en partenariat et avec le soutien de l’Archipel des lucioles